bleuet de chez Flo à Forcalquier
Douce Kaïkan, il faut se méfier des intuitions, elles peuvent tomber juste, elles peuvent se planter. C'est le cas et j'en suis bienheureux. Je vis bien assez d'oppressions sans, en plus, me vautrer dans les enfers de l'alcoolisme. J'aurais pu, j'ai même frôlé, il y a des années de cela, je suis passé à côté parce qu'il y a une puissance de révolte dans la bête. Je ne suis pas un monstre de vertu, je ne crache pas sur un verre de nectar et même plus si affinité mais tout comme je bécote un caramel ou une Chuppa. Si tu trouves que par moments sur les blogs et comments je tressaille du verbe et de l'invective, c'est pas que je suis bourré, c'est que j'ai une conscience et que je m'en sers pour gueuler tant qu'on m'a pas coupé le sifflet. C'est pas normal, c'est pas l'habitude des moutons habituels, c'est pas dans les permissivités autocensurées des braves gens mais c'est comme ça : y'en a des qui se montent la bourriche sur de connes questions de fierté humaine, de résistance à l'esclavagisation des âmes... faut faire avec, ça existe, la bocalisation (*) souffre encore d'imperfection.
On m'avait déjà voulu démontré que j'étais malade mental de vouloir sans cesse me rebeller face au rouleau compresseur de l'ordurerie de la société des hommes, pas encore que j'étais une victime de mirage éthylique. Ben non, c'est pas ça, faut s'y faire, c'est pas moi l'anormal, le décérébré au scalpel vigniformeur, c'est bien leur monde qui tourne dans les envers de la sagesse et mes colères s'alimentent non au goulot de chez Kiravi mais dans les reniements et les lâchetés des buveurs d'eau (soit disant) et des bouffeurs de vies.
L'image du poète imbibé arrange le monde entier, pourquoi devrait-on prêter crédit aux élucubrations avinées d'un tas de chair marinée et sans honneur, hein?
Je suis un homme debout, je ne compte plus les chaînes dont on encombre mon droit de dire et mon droit de vivre LIBRE, alors, de grâce, vous qui vous dites mes amis, ne me plombez pas d'étiquettes avilissantes.
Dans un poème, qui est une oeuvre de création, j'ai le droit d'en appeler à des souvenirs de beuveries de jeunesse sans pour autant me faire « entiroiriser » dans des catégories infamantes de leur , par ailleurs, si brillante humanité.
Mon poème n'a pas pour thème l'alcoolisme mais l'écœurante « dégoulinure de la civilisation » ! Nuance! J'ai pris (peut-être ai-je eu tord ?…) le subterfuge du vin uniquement pour donner une clé d'ouverture de la conscience d'un être puisque, à l'évidence, le monde "sain, propre et aquariophile" est aveugle à sa propre « marécagisation engluante ».
Désolé, Kaïkan, je me battrai jusqu'au bout, j'ai besoin pour cela de préserver ma dignité: J'y veille, au quotidien.
Pour ton livre, je le lirai avec grand grand plaisir et je te propose même de faire un échange amical d'écrits. (Mail à suivre)
(*) lire "Comme un goût de cendre au réveil" conte poétique à trouver dans les tiroirs de droite.