vendredi, avril 15, 2022

Caroline et puis… et puis… et puis…

 

Elle ne savait pas

La petite Caroline

Qu’on n’a pas le droit

De se faire des copines

Quand son père, jadis

A fait de la prison

Et quand pas un radis

Ne rentre à la maison.

Pour avoir essayé

De rentrer dans la ronde

Elle fut lapidée

Et n’est plus de ce Monde.

 

Caroline, petite fille

Qui mourut innocente

Je te déclare victime

De la connerie des gens.

 

 

 

Toute fraiche-éclose

Le jour de ses quinze ans

La belle Marie-Rose

S’est offert un amant.

C’eut pu être pour elle

Le Grand Jour de sa Vie

N’être enfin plus pucelle

Avoir droit à l’Envie

Mais le fusil du père

Fit feu sur la chienlit,

Tu es à droite du Père,

J’espère, au Paradis.

 

Marie-Rose en folie

Qui mourut en jouissant

Je te déclare victime

De la connerie des gens.

 

Parce qu’on collait sur elle

D’odieuses calomnies

Qu’on la disait cruelle

Avec ses deux petits

Parce qu’on la méprisait

En la montrant du doigt

Parce qu’on lui refusait

Une place sous un toit

La fille-mère est morte

Avec ses deux enfants.

Que Bon-Dieu les emporte

Chez les Saints-Innocents.

 

Fille-Mère et tes fils

Qui mourûtes en pleurant

Je vous déclare victimes

De la connerie des gens.

 


 

Dans sa petite loge

Toute noire et crasseuse

Au rythme de l’horloge

À la voix caverneuse

Émilie la sorcière

Aux yeux glauques et pourris

N’est qu’une brave Grand-Mère

Comme tans d’autres à Paris.

Pour l’avoir oubliée

Dans son noir profond

Vous avez mérité

D’être dans ma chanson.

 

Pauvre vieille Émilie

Qui mourut sans parents

Je te déclare victime

De la connerie des gens.

 

 

 

                         Retour TITRES         


 

 

 

 

Texte et Illustrations-Photos D.M. alias Hombre de Nada 1974-2022.

 

 

Aucun commentaire: