jeudi, avril 14, 2022

LA FIN DES SIRENES

 

 

N’écoute pas, étoile,

Ces cris qui te parviennent,

Que ton regard se voile

Sur ces corps qu’on emmène,

Ce que tu pourrais voir,

Ces poissons rectilignes

Hurlant de désespoir,

C’est les Sirènes qu’on assassine.

 

Détourne ton regard,

Témoin du crépuscule,

De ces visages hagards

De cette tête brune,

Ne cherche pas les noms

De ces mortes divines,

Au creux de la pénombre,

Ce sont les Fées qu’on assassine.

 

N’ausculte pas la mer,

Oublie le vieux Neptune,

Abandonne la Terre,

Laisse mourir ses dunes,

Ce caillou déchiré

Qui pleure le chant du cygne,

Cette vierge souillée,

C’est la Bretagne qu’on assassine.

 

 

 

C'était le 16 mars 1978, on apprenait une terrible catastrophe écologique. Au large de la Bretagne, l' AMOCO CADIZ, un pétrolier de 220 000 tonnes, coulait et son ignoble chargement se répandait sur les flots et sur les côtes. Un désastre, un massacre, une horreur. Des images funestes m'apparurent de suite, je ne pus que pousser ce cri de douleur.

 

                 

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Texte (1978) et illustrations-photos (2020) D.M. alias Hombre de Nada.

 

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