vendredi, février 29, 2008

mais mais mais mais!!!

... je viens de rencontrer de sympathiques jeunes gens mordus de théâtre qui ont "tilté" sur "Lignes de fuite" et qui me proposent, au lieu d'une simple lecture que j'avais projetée, d'en faire quelque chose de plus étoffé, de plus approfondi.
L'enthousiasme de ces deux jeunes femmes et de ce jeune homme est réconfortant, plein de promesses.
"T'as pas chiche", m'aurait dit mon fiston quand il était plus jeune. Comment ça, "j'a pas chiche"?

mardi, février 19, 2008

Rêve





Dans la foulée de "Où j'aimerais être le CHAT",  enthousiaste, la main encore chaude, j'ai illustré un autre de mes poèmes.
Et ça s'est arrêté là pour la B.D.
Avec le théâtre, mon écriture a pris une autre forme, j'ai oublié les vers de mirliton, j'ai libéré mon style propre, viré les rimes aux orties mais, mais mais mais, mais…! Mes yeux et mon cœur sont resté à vif. Sur le "qui-vive", aux aguets. Plus que jamais et Jusqu’au bout !




















Rêve


L’Amour à barbe blanche
Aux yeux ensommeillés
Rêve que c’est dimanche
Ou alors jour férié.

Il voit une vieille assise
Au bord d’un ruisseau
D’où, des vagues surprises,
Surgissent des matelots.

La vieille rajeunit
Sous le vent de l’ivresse
Et on l’entend qui rit
Sous les mains qui se pressent.

On l’appelle Demoiselle,
La Belle, mon amour,
Et déjà ses dentelles
De l’eau suivent le cour.

Le dimanche s’étire
Se donne des rallonges
Au rythme des soupirs
Et de ces soupirs
Et de ces corps qui plongent.

Des gouttes de semence
Qui se sont égarées
On voit surgir la danse
De myriades de fées.

Il ne fallut que deux
Mouvements de baguette
Pour rendre merveilleuse
La maudite planète.

Le monde n’est plus qu’amour,
L’homme plus que tendresse,
Y’a plus de troubadours
Au fond des forteresses.

C’est grâce au simple rêve
D’un Amour fatigué
Que le monde se lève
Sur un monde enchanté.







Texte et illustrations D.M. 
Déposé à SACD/SCALA.









mardi, février 12, 2008

Où j'aimerais être le Chat








Si jeune et déjà... je voyais le mal partout!
Ceci est ma première B.D. d'homme, j'avais 22 ans.
Mes yeux, encore tendres, encore fragiles, découvraient les horreurs du Chili, d'Espagne, d'Iran, de Chine, et d'ailleurs et d'ailleurs et de partout, presque.
J'écrivais de la poésie blessée, j'ai mis un peu de dessinure autour. (C'était mon époque PILOTE et CHARLIE Mensuel...).
J'avais fait ce travail pour un groupe de BéDéeux qui sortaient un Fanzine à Paris: "Bande à part", ça s'appelait.
Y z'en ont pas voulu. Trop politique pour certains, pas assez pour d'autres, le chat est mal dessiné, pour ceux qui faisaient pas de politique...
Comme aujourd'hui! On veut toujours pas de mon écriture!!! Anormale, pas dans le moule, hors sujet, pas dans la THEMATIQUE, mal-polie, irrespectueuse de l'académisme grammatical... j'en passe et ...
Sûr que je me prépare un bel avenir... posthume...
Si y savaient, tous, la force qu'ils me donnent!
Et comme, précieusement, je garde mes yeux tendres, et fragiles!!!





Où j'aimerais être le CHAT


















N’entendez surtout pas
Les murmures faciles,
N’écoutez pas l’effroi
De ces cœurs qu’on déchire ;
Il est trop de fraudeurs
A mine d’épouvante
Pour arracher des pleurs
Par quelque histoire touchante.

Ne vous attachez pas
A ces yeux éperdus,
Ces sinistres appâts
De pantins corrompus ;
On tire de vos passions
Et pour vous mouvoir
D’estimables frissons
Pour ces enfants de Noirs.

Ne pleures pas de trop
Sur les frêles carcasses
De ces pauvres Négros
Rongés par les rapaces ;
Ne vous étendez pas
Par soucis de pitié
Sur l’étrange trépas
De ces expatriés.

Ne songes plus, amis,
Au sort de ces vulgaires
Dont les membres démis
Ne fonctionnent plus guère ;
Ne prêtez pas l’oreille
Aux gens de ces goulags
Dont les voix sans pareilles
Se griment en jérémiades.

N’usez pas votre esprit
Pour ces quelques pouilleux
Qu’on pend et qu’on étripe
En les rendant à Dieu ;
Perdez cette habitude
De flairer dans les stades
Les sourdes inquiétudes
De ces gens que l’on garde.

Heureux dans la misère,
Se plaisant dans la crasse,
Ils sont pour notre race
Comme un pas en arrière ;
Il faut bien de ces gens
Aux gênes dégénérés
A jamais délivrer
L’Occident triomphant.

Sinistres, présomptueux,
A l’ombre de nos gloires,
Hissant des isoloirs
Nos chers ambitieux,
Voici ce que nous sommes,
Humains de pantomime,
Tissant comme personne
Des couronnes d’épines.



(La version B.D. de ce texte apparait sous le titre « Où j’aimerais être le chat » et comporte une variante dans les quatre derniers vers.)



Texte et B.D. Denis Marulaz 1976
Texte déposé SACD/SCALA