jeudi, juillet 28, 2011

Tout bientôt...





... un nouveau blog de l' Hombre avec une page consacrée à chacun des textes présents dans les douze livres déjà sortis !
Ça s'appellera: "Denis Marulaz les Livres"
Encore un petit peu de patience...
C'est du boulot, savez-vous !
Bizzzzzzzzzzzzzz à toustes.

samedi, juillet 16, 2011

Eva Joly a raison: Rendez-nous notre Révolution Française !

Eva Joly a raison. Même si son propos est celui qu’ont tenu des générations d’hommes et de femmes « debout » bien avant qu’elle ne pointe son nez en « politique ». Mais si c’est pour tenir ce genre de propos, Welcome !

Si on demande à brûle-pourpoint au premier quidam-citoyen venu késako le 14 juillet, Il répond dans 99,999999999999999% des cas : Prise de la Bastille et Révolution Française.

Alors que le 14 juillet 1789, c’est l’évènement Universel d’un Peuple qui prend conscience de son état de servage et y remédie de façon tripale et volontariste, l’Histoire et la « Tradition » nous le restituent aujourd’hui sous la forme d’une ludique « journée de dévotion aux forces militaires de la Nation » et de gavage hypn-optique aux solutions surannées des maîtres-artificiers. Alors qu’en 1789 commençaient à tomber les têtes des criminels exploiteurs du corps social et les symboles d’une hiérarchie « divine » démystifiée, nous en sommes, NOUS, PEUPLE FRANÇAIS HERITIER, à regarder comme des veaux, passer des colonnes de blindés et à s’extasier devant des lucioles pyrotechniques de carnaval.

Pour quiconque a conscience que l’évolution de l’espèce humaine et de sa socialisation-civilisation est le résultat d’une recherche et d’une expérimentation inlassable et enthousiaste de la Vie Consciente dont nous sommes le vecteur, vouloir lui donner des limites indépassables et l’enfermer dans des mausolées anecdotiques et incarcérés dans le domaine du passé, cela revient à vouloir nier, donc refuser, le fait même de cette recherche inlassable du perfectionnement de la Société des Hommes. Non pas qu’il ne faille pas avoir des moments de mémoire, au contraire, mais il faut faire en sorte que les « bornes mémorielles » soient des points d’appui, de resourcement et de démultiplication de l’effort individuel et collectif à la recherche de l’Idéal possible.

Le 14 juillet 1789 est une date symbolique et universelle. L’Humanité a franchi un pas dans l’intelligence de sa démarche. Alerté, enrichi, éclairé des discours des philosophes et des mouvements d’émancipation environnants, le troupeau s’est senti, s’est vu troupeau, a voulu s’affranchir et se débarrasser de jougs qui semblaient jusque-là naturels et qui paraissaient enfin à ses yeux comme autant d’insultes et d’injustices. Le troupeau a décidé qu’il n’était pas troupeau et chaque individu s’est senti grandi du sentiment de sa dignité de citoyen.

Peu importe, finalement, de ce qu’il advint au cours des années, de cet élan de lucidité et de conscience collective, toujours est-il que cela a existé et que c’est ineffaçable ! On aura beau faire, beau étouffer, beau décérébrer, la graine a été jetée au vent et elle rejaillira au premier rayon de soleil venu !

Et c’est là que prend source l’émotion scandalisée et tonitruante du Pouvoir et des commensaux du Pouvoir sur les propos d’Eva Joly.

Le Peuple a déchu les tenants du Pouvoir, mais ne s’est pas emparé de celui-ci. Le peuple a délégué son Pouvoir à tous les pirates qui ont su le prendre dans le sens du poil et les chaines, et le mépris, et la néantisation sociale sont redevenus la norme du fonctionnement de la société. Depuis très longtemps, le peuple décervelé, inconscient de l’incomparable richesse de son essence Humaine, de sa dimension universelle, a renoncé à imaginer et à maitriser son avenir et en abandonne aveuglément la gestion au cours de ces simulacres d’actes démocratiques que sont les élections. Ni plus ni moins, de la lâcheté et de la paresse face à l’énormité de la tâche de construire et de gérer au jour le jour une société humaine.

Et les pirates, et les parasites, et les profiteurs immoraux, se vautrent dans et se gobergent de cet abandon suicidaire d’un peuple amorphe. Et, détenant tous les ressorts matériels, financiers et psychologiques de notre époque, ils bétonnent sans scrupule le peuple dans le marasme de son apathie et le cantonnent dans son rôle déshumanisé de machine à consommer. Consommez, on s’occupe du reste !

Le « reste » consiste à détruire la mémoire, à créer et inoculer de fausses valeurs, de fausses identités, de fausses déterminations, de fausses perspectives.

C’est à un peuple aveuglé, dés-instruit, hypnotisé, manipulé, formaté, stérilisé, qu’on donne à ruminer sa fade dose de commémoration trafiquée de sa propre Histoire. N’est-on pas allé en 1989, pour le Bicentenaire de la Révolution, jusqu’à rejouer le procès de Louis XVI et à acquitter celui-ci ? Ne vomit-on pas en permanence sur la mémoire des Robespierre, Saint-Just et autres révolutionnaires à qui l’on reprochera à tout jamais d’avoir mis à bas l’ « Ordre Divin du Monde » ?

Comme il faut bien, malgré tout, commémorer cet évènement de la Révolution Française, les gens du Pouvoir détournent l’attention des citoyens et concoctent des manifestations publiques qui donnent à voir d’eux des images, hélas toujours très efficaces auprès des esprits simples, de force, de virilité, de vanité, d’orgueil. Défilés militaires, air martial, gabegie de dépenses inutiles et futiles, feux d’artifices désuets et vides de sens, tout est fait pour qu’à aucun moment ne lève le ferment de la mémoire véridique et de la juste colère.

A aucun prix un Nouveau 14 juillet ne doit surgir de la commémoration de celui de 89 ! A aucun prix !

Alors, bien sûr, des défilés militaires qui donnent à chacun le faux sentiment d’appartenir à un peuple invincible et dirigé par un Maître évidemment viril, alors bien sûr des amusements populaires et primaires qui renferment les citoyens dans un état de conscience bon-enfant et pacifique. On s’émerveille devant la musique de la Garde Républicaine, on s’esbaudit en tremblant au passage des carapaces d’acier des blindés (machines à déchiqueter de l’humain, ne l’oublions pas…) on écarquille les yeux au passage éjaculatoire des bolides de la Patrouille de France, on se régale la rétine aux explosions fuligineuses qui embrasent la nuit tiède, on boit de la mousse à pisse-que-veux-tu, on se tortille et on emballe jusqu’à pas d’heure aux fameux bals des pompiers …. Et rendez-vous au prochain 14 juillet, qu’on remette ça, crénom !

Et voilà qu’une bonne femme, à moitié étrangère, qui s’est mis en tête de briguer des suffrages et d’ouvrir des horizons mentaux, qui, à la consternation générale des élites et confiscateurs de la République, a éliminé du décor de foire des élections présidentielles un candidat pipol Sarko-D.S.Kompatible, voilà qu’une « Viking » tout droit descendue de son iceberg, se permet de questionner notre peuple, qui est aussi le sien (!), sur le sens de ce dévoiement militaire et dénué de repères philosophiques de notre Fête Nationale ! Et voilà qu’elle suggère que ce 14 juillet 1789, qui a illuminé d’un Feu nouveau la conscience des hommes, pourrait être fêté plus logiquement et dignement en mettant à l’honneur, aux yeux de tous, des hommes, des femmes, des institutions, des associations, des groupes humains qui œuvrent à longueur de temps et de toutes leurs forces pour donner sens au quotidien aux trois mots nés de cette Révolution « LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE », ces trois mots qui dessèchent malheureusement au pilori expiatoire dressé à la face des peuples par les tenants de l’éternel Etat de Servitude du troupeau des gens d’en bas.

Risquer de rallumer, par un geste mémoriel inconsidéré, le feu insurrectionnel au cœur d’un peuple qu’on a eu tant de mal à domestiquer et à hypnotiser, voilà ce que l’on reproche à cette inconsciente qui croit que les gens et les civilisations humaines sont faits pour briller comme des étoiles !

Alors, on se mobilise, on invective, on hurle à la trahison et à l’injure faite à tous nos soldats depuis Vercingétorix ! Qu’elle sache, cette harpie inculte et binationale, que c’est la Gloire de ses Armées passées présentes et à venir qui intéresse les Français, pas les mésactions contestables des bouseux guillotineurs du 18ème siècle et dont l’Histoire aurait pu faire l’économie.

« 14 juillet 1789, rien à signaler », écrivait ce jour-là Louis XVI dans son petit journal intime.

Une journée quiète et sereine et heureuse en ce doux Pays de France. Voilà qui méritait qu’on la commémore depuis deux cent vingt-deux ans. Avec un beau défilé militaire, pour faire beau dans le décor. Ça amuse toujours les enfants et ça donne soif aux citoyens. Ce qui est bon pour le commerce. Et ça…