Photo D.M. Châtillon sur Chalaronne 2009-2017 |
Face à une situation de “Ludicification” et de “prise en main” de l’Acte Poétique par le Pouvoir et ses commensaux, quatre poètes réagissent pour que le Monde continue à être regardé en face et dit avec la pertinence et la générosité Artistique nécessaires.
Ceci est leur Manifeste, Notre Manifeste !
Denis Marulaz, alias Hombre de Nada.
Manifeste pour une poésie vivante.
Le 4 janvier 2017 les Clameurs, LYON
Denis Marulaz
Gregory Parreira
Roland Dauxois
Marc Menu
Vivante, vous avez dit vivante ?
Mais bien entendu que la poésie est vivante, bien vivante, elle a été ces dernières années seulement maltraitée, muselée, malmenée, sclérosée, voir ridiculisée. On a essayé de lui imposer des moules, des formes dites contemporaines qui n’en admettent aucune autre. On lui a ôté si souvent son intelligibilité, pulvérisé sa musique, éparpillé, fissionné ses vers.
Pour saluer sa haute capacité de résistance aux mauvais traitements nous voulons la clamer haut et fort vivante et bien vivante. Vivante dans toute sa richesse, sa diversité, sa complexité. Vivante dans toute sa générosité pour accueillir les voix plurielles qui constituent ce chant humain de la poésie. Vivante et pleine de sens pour s’adresser et être entendue par tous, car qui ôte le sens à la poésie et remplace le sens par le son lui laisse peut-être des poumons et une trachée mais lui coupe la tête. Vivante parce qu’elle doit être autre chose qu’une "Aire de jeu" confisquée par certains à leur seul profit et à celui de leurs commensaux pour devenir ce qu'il doit être en République, une sphère fraternelle d'accueil et de promotion de l'Acte artistique, individuel ou collectif, sans les insupportables et injustes filtres sociétaux d'appartenance à telle ou telle coterie ou réseau d'influence.
La poésie ne doit pas être la petite affaire scénique de quelques-uns, mais la grande affaire publique de tous.
Léo ferré disait « Les
hommes qui pensent en rond ont les idées courbes. »
Il est grand temps dans la période
qui s’annonce humainement très difficile d’ouvrir les cercles pour agrandir ce
grand champ de la poésie, pour renforcer ensemble notre écoute, pour découvrir
et redécouvrir des poètes passés et actuels sans poser des filtres, des grilles
sélectives et donc restrictives.
La poésie se doit aujourd’hui
d’être en alerte, d’en appeler à la révolte des consciences.
Le poète témoin de son temps dans les périodes où les libertés sont toutes de plus en plus menacées et que l’avenir du monde est plus que jamais incertain a cette double responsabilité : celle de transmettre, de s’inscrire dans cette mémoire, cette grande histoire de la poésie et celle d’être la voix de tous ceux et celles qui en sont privés.
N’oublions pas que toute parole libre qui veut témoigner des ruades de son temps est toujours par essence d’avant-garde.
Ce n’est pas la forme qui doit distinguer le poète, mais la sincérité et la force de son cri.
Nous avons trop vu de ces performances où l’émotion, le message, toute interprétation et signification possibles sont bannies sous peine d'être désigné comme esprit réactionnaire puisque dit classique, dépassé, fossilisé. Nous avons bien compris que cette tentative de démolition de la poésie se déroule sous l’œil complice et bienveillant de l’institution qui a tout intérêt que le langage poétique soit nettoyé de toute aspérité, qu’il en devienne le plus lisse, le moins révolutionnaire possible.
Le champ de la poésie n'a jamais été aussi vaste et aussi riche, aussi luxuriant, œuvrons à ouvrir un peu plus encore, la poésie au plus grand nombre, et faisons en sorte qu’elle se vive en totale liberté, respectueuse et curieuse de toutes les formes que la langue peut prendre pour s’adresser au cœur des gens.
A l’image des scènes Slam qui cultivent ce bel esprit d’ouverture, où se rencontrent avec bonheur tous les âges, toutes les conditions sociales et toutes les formes d'expression, multiplions dans nos villes, nos quartiers des scènes de poésie vivante, des réseaux de diffusion ouverts à tous les poètes, à toutes les poétesses de toutes cultures, envoyons valser la chape lourde d'une poésie qui veut exclure toutes les autres formes d'expression, qui n’a de cesse de vouloir classifier, exclure, hiérarchiser, dénigrer, ignorer, mépriser d’autres formes tout aussi légitimes. Œuvrons pour une poésie qui ouvre portes et fenêtres, laisse passage aux mains qui se tendent, aux voix qui s’expriment, et vient puissamment souffler sur les voiles d’une nef humaine qui doit affronter tous les orages.
Le poète témoin de son temps dans les périodes où les libertés sont toutes de plus en plus menacées et que l’avenir du monde est plus que jamais incertain a cette double responsabilité : celle de transmettre, de s’inscrire dans cette mémoire, cette grande histoire de la poésie et celle d’être la voix de tous ceux et celles qui en sont privés.
N’oublions pas que toute parole libre qui veut témoigner des ruades de son temps est toujours par essence d’avant-garde.
Ce n’est pas la forme qui doit distinguer le poète, mais la sincérité et la force de son cri.
Nous avons trop vu de ces performances où l’émotion, le message, toute interprétation et signification possibles sont bannies sous peine d'être désigné comme esprit réactionnaire puisque dit classique, dépassé, fossilisé. Nous avons bien compris que cette tentative de démolition de la poésie se déroule sous l’œil complice et bienveillant de l’institution qui a tout intérêt que le langage poétique soit nettoyé de toute aspérité, qu’il en devienne le plus lisse, le moins révolutionnaire possible.
Le champ de la poésie n'a jamais été aussi vaste et aussi riche, aussi luxuriant, œuvrons à ouvrir un peu plus encore, la poésie au plus grand nombre, et faisons en sorte qu’elle se vive en totale liberté, respectueuse et curieuse de toutes les formes que la langue peut prendre pour s’adresser au cœur des gens.
A l’image des scènes Slam qui cultivent ce bel esprit d’ouverture, où se rencontrent avec bonheur tous les âges, toutes les conditions sociales et toutes les formes d'expression, multiplions dans nos villes, nos quartiers des scènes de poésie vivante, des réseaux de diffusion ouverts à tous les poètes, à toutes les poétesses de toutes cultures, envoyons valser la chape lourde d'une poésie qui veut exclure toutes les autres formes d'expression, qui n’a de cesse de vouloir classifier, exclure, hiérarchiser, dénigrer, ignorer, mépriser d’autres formes tout aussi légitimes. Œuvrons pour une poésie qui ouvre portes et fenêtres, laisse passage aux mains qui se tendent, aux voix qui s’expriment, et vient puissamment souffler sur les voiles d’une nef humaine qui doit affronter tous les orages.
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