mardi, juillet 18, 2006

Les songes se font silence






Les songes se font silence





Les songes
se font silence
éternels
figés.
La lumière
cristallise
ses rayons immobiles
sur la structure
glacée
de mes os
épinglés.


Des lunes
rivées
aux fers
de mes pensées muettes
se tassent et
se contractent
et leurs regards hagards
me visent et
me transpercent
de dedans à dehors
de « -je suis » à
« -tu es »
de « -je suis » à
« -il est ! ».


Mille épingles forgées
aux feux
d’un iceberg
hérissent l’épiderme
de mes membres raidis
d’où jaillissent
par instants
des étincelles
de
sang.
Leurs poisons
qu’elles me cèdent
dans ce baiser
glacial
se diluent dans mes veines
en autant de cancers
nouant
en liens fatals
mes tripes et
mes regrets.


Ce sont toujours ceux-là
au fond de leurs orbites
comme des billes de glace
comme des poinçons d’airain
figés dans la stupeur
de l’instant suspendu
fixés à tout jamais
au roc de ma mort
ces yeux qui ont aimé
ces yeux qui
t’ont aimée
mais ils n’ont plus de flammes
que celle
d’une lune
qui vacille en silence
et se noie
dans
leur
vide.


Des termites cosmiques
et morpions métalliques
pénètrent dans les chairs
martyrisées de
mon sexe
et l’on entend craquer
sous les pinces sacrilèges
les tissus déchirés
les viscères disséqués.


Ca me brûle partout
au plus profond
du ventre
les bêtes infâmes rampent
de cellule en cellule
jusqu’à me ressurgir
par les pores
de la peau.


Et puis soudain
je sens
des griffes
sur ma poitrine :
deux oursins en acier
de ce bleu métallique
qui grince quand il scintille
enracinent dans mes seins
leurs piques acérées
me fouillent et
me trifouillent cette chair
écarlate
qui hurle sa douleur
son calvaire
par gros bouillons d’écume
dont l’odeur suave écœure même
la
mort.


Il ne leur manquait plus
qu’à me souder
les lèvres
pour que je sois
vaincu
terrassé
muet.









 







Ils eussent aimé me voir
une loque animale
forcée jusqu’aux tréfonds
de ses entrailles
ouvertes…
…mais le temps a vibré
comme une onde
légère
qui dénoue
en riant
tous les nœuds
de vipères…


Et j’ai crié
crié
et j’ai pleuré…









Texte déposé à SACD/SCALA
Illustration de l’auteur







1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je retrouve un partie des mots que tu as déposés sur le Kaïkan il y a deux jours et à lire le poème en entier, l'émotion me monte à la gorge...
Je fais vibrer le temps et penche du côté di rire... du fou- rire...
Sais-tu que le kaïkan fait route vers le Pôle Nord... et coîncidence, j'ai fait l'illustration d' un petit conte pour enfant que je compte aussi relier de mes mains, avec simplicité et enthousiasme...
Je suis très heureuse de découvrir ton univers, Hombre ...