lundi, juillet 10, 2006

il ne sera pas dit...



Présentation "poétique" du livret sur le stand de l'auteur au Marché de la Création à lyon (2006-2011)






IL NE SERA PAS DIT




Il ne sera pas dit
que je n’aurai pas écrit
que ce soit
de rien
ou du reste
le sang
me bouillonne
à l’idée des mots
couchés
et ton image
sans cesse
présente
depuis des jours
me presse
en ce long soir
sans but
dans les retranchements
de mes résistances
intimes
avant que de sombrer
dans mes lourds
sommeils
d’homme
perdu.

Il ne sera pas dit
que je n’aurai pas
écrit
et pourtant,
lourds
comme autant
de gluantes
gouttes
de mélasse
les mots
-que dis-je-
les idées
les sensations
d’engourdissement
lascif
me scellent au seuil de
l’inconscience.

C’est
tellement
difficile
de dire

C’est
tellement
difficile
de dire

C’est
tellement
difficile…

Et pourtant
Hé hé !
Et pourtant !

Il ne
faudrait pas
grand-chose
comme ce grain de
sel
comme cette pincée
de levain matinal
comme ce hold-up
d’une caresse
esquissée
sur le velours
léger
de tes cheveux
distillés
pour évanouir
comme un cauchemar
sublimé
l’absence
des jours
vécus
et des nuits
irréalisées.

Et pourtant
dans le vibrillonnement
glacial
des cristaux
nocturnes
l’imaginaire
vagabond
n’oserait-il prétendre
à de volcaniques
rencontres,
à d’incommensurables
excès ?


Et si
demain
existait
et Nous
avec ?

Et si
Tu
existais
et Moi
avec ?

Et si
J’existais
Et Toi
avec ?

Tout est
tellement
mystérieux
tout est
tellement
surréaliste
que l’ombre même
de l’ombre
étend son voile
tiède
sur l’intime
conviction du
néant .

To be
or not to be,

n’est plus
la question
puisque tes yeux
sont bleus
et les miens
éperdus.

Tout étant toujours
à refaire
tu me pardonneras
ces mots
qui croient remuer
dans les eaux
mortes
de mes regrets
des vagues
semblables
aux vagues,
distiller
des rêves
pareils
à des vies
oubliées.

Il se trouvera toujours
-Fut-ce hasard
ou entourloupe-
quelque vent du large
aux senteurs
exhaussées
pour éveiller
à saccades
soutenues
le cil d’un songe
éteint
aux côtes
d’une mer
brune.

Il est des
vents
d’automne
à foutre
les pieds en l’air
au chêne enraciné
au roc
de la mort ;
il est des
vents
d’automne
acides
exaspérants
à faire rosir
les joues
des marbres de
Camille.

Il se trouvera toujours
au sein
du creuset
alchimique
quelque atome
d’or
miraculeux
qu’une main de Père-Noël
hilare
saupoudre à
l’emporte-espoirs,
à
l’emporte-rêves

Et le temps
et le temps
souffle
si fort ici
que je crains
chaque instant
la tempête
dernière,
celle-là même
qui froisse,
comme on ferait
d’un rien,
la tôle d’un navire
en Mer
de la Fécondité.

Et le temps,
et le temps
souffle
si dur ici
que des blocs de mots
s’échappent et
se fracassent
sur le granit
de l’Arche
de l’attente
éternelle et
désespérée.

Dans les miettes
de possible
et gravats
d’utopie,
dans les rejets d’éclats
de rires,
dans le duvet
détrempé
des anges
à plumes caduques,
je trouverai pourtant
la trace
estompée mais vive
de l’ancien et
du nouveau monde
sans dieux ni maîtres,
l’empreinte vomie
exécrée et
iconoclaste
de la Liberté,
celle-là même
qu’on se sirote,
assis
beaux
main dans la main,
au zinc secret mais
surpeuplé
de chez
la « Jeanne »
du copain d’abord.

Dans l’infusion
de nos regards
nous diluerons du
temps
en poudre,
à satiété et
jusqu’à plus soif,
que nous inondent et
nous animent
les sources
fraîches
de
la
vie.





Texte déposé à SACD/SCALA
Illustration de l’auteur









2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et la tempête est venue, profonde, déchirante, délivrante comme un éclat de rire d' enfant...
Et je suis sortie me mêler aux soubresauts déchainés...
J' ai senti recouler le vent dans mes veines, mes cheveux rouillés ont repris vigueur et je sus à cet instant même que jamais rien ni personne ne détruirait cette pulsion de rage et de vie qui m' ordonnait de dire non aux dogmes imposés...
J'ai allumé un réverbère à la liberté et j' ai chanté Léo à tue tête, l' orage et les éclairs en accompagnement...

Anonyme a dit…

et moi.... je pleure...