dimanche, décembre 03, 2006

Il sera bien temps...

Illustration de l'auteur. Pensées à Charlotte.




Abandonne tes larmes d'homme
déchiré
aux mille vents du Monde
Hombre
il est tant de fournaises
à éteindre.

Demain la Mer
vidée de toute vie
mêlera
son sel au tien
puisque les hommes
aux tripes débordantes
préfèrent le gain du jour
à l'eau vive
de demain.

Dis tes mots
Hombre
sans chercher à savoir
si ta craie grince aigre
au noir du tableau.
Il sera bien temps
de te taire
et de te recueillir
quand passera
fantomatique
le train lugubre
des hécatombes.

Tu devais écrire
Hombre
les cris des voix muettes,
que le vent fasse son œuvre
avec tes mots
comme il joue,
farceur,
à glisser,
irritant,
le grain de sable
sous la langue assoiffée
du voyageur.







 Texte déposé à SACD/SCALA.











14 commentaires:

Anonyme a dit…

Denis,
C'est trop dur, ça fait trop mal, je ne peux rien dire ....
Je retourne à la vie " chamallo"...pour reprendre des forces
Véronique

Anonyme a dit…

Du temps où mon fils vivait avec moi (ça remonte à loin, du temps de Vidauban...) on s'achetait parfois des paquets de "chamallo" et on se gavait comme des "chancres". On faisait aussi des gamelles de pop-corn...Et c'est vrai que ça re-ancre dans le bonheur simple d'être parmi ceux que l'on aime.

D'avoir lu des bouts de "Silicium" chez Charlotte, ça m'a replongé dans mes marées noires et il fallait que j'en parle. Désormais, j'ai l'esprit plus libre et plus ouvert pour les Lumières. Encore une fois, excuse-moi pour la "dureté" de ce blog. Mais il n'est pas que cela. Je pense que tu l'as compris.
Amicalement.
Denis

Anonyme a dit…

Alors parle, hombre, crie crisse tant qu' il le faudra ...
Ce dimanche, je suis allée au bois, à la tombée de la nuit ...
Sur le chemin , des panneaux de chasse ...
Et puis basta, nous nous sommes avancés dans les fourrés avec les enfants, avons goûté au soleil couchant...
Ci et là, des coups de feu ... Et merde ... La forêt est aux chasseurs aussi, disaient les panneaux ... Et bien nous, promeneurs et goûteurs de lumières, de senteurs, de subtilité de la pénombre qui avançait, nous nous sommes avancés ... D' un côté, le soleil se couchait, innondant le ciel de sa palette de feu, de l' autre côté, la lune veillait déjà, nous ne l' avions pas vue tout de suite ... Et nous étions heureux, simplement, enfantinement ... A notre retour sur la route, plus de panneaux, plus de chasseurs ? Juste un pic vert qui creusait le bois de la force de son bec en écho au silence des bois ...
Moments naïfs de bonheur ...
Et bien, ces moments, nous les avons bus par petites gorgées et à pleines gorgées ... Et je chante Hombre, je chante parce que c' est tout ce que je peux faire, chanter comme toi tu cries ... A pleins poumons en écho d' un monde meilleur ...

Anonyme a dit…

Beau poème, Hombre, qui dit si bien ce que je ressens, ce que je ne cesse de dire, mais il n'y a pas d'écho ou si peu...
Je suis en colère quand äris se vante d'être encore plus illuminée que les années précédentes,
Ils deviennent fou les hommes, et leurs enfants, que, comment vivront-ils
Amitiés
Kiliette

Anonyme a dit…

Bonjour Denis,

Je reviens en forme ...
Gavée de pop corn bien sucrés et souriante après avoir visionné " Souris city " sur grand écran ...
Un peu de douceur dans ce monde de brutes !!
A samedi pour les lumières dans la ville .
Véronique

Anonyme a dit…

Oh! c'était Juliette et Paris bien sûr.
On devrait se relire...

Anonyme a dit…

Kaïkan, ton récit de promenade me replonge 40 ans en arrière, les sorties nocturnes avec ma mère, toute la fratrie à vélos, sur les chemins des collines... Et le lait chaud , en rentrant...
Merci de ton chant, p'tite Mère!

Juliette, je me réjoui de ton unisson et je pense qu'on devrait s'essayer un jour à un travail commun. Qu'en penses-tu ?
Amicalement.

Véronique à l'oeillet blanc, les pierres de là-bas arrivent. Tout sera prêt pour l' "Odyssée"...
Amicalement et mystérieusement !

Anonyme a dit…

Ce que tu as écrit là :J'écris, des choses théâtrales et des choses poétiques. Jamais pour faire beau dans le décor mais parce que le monde saigne de partout et que je peux pas faire autrement que de gueuler comme un malade au bord du précipice. Cette embarcation de fortune est aussi la votre. Bienvenue à bord et bon vent...

Cela rejoins vraiment ma philosophie en provocation d'un art pour faire bouger les choses !!!

Anonyme a dit…

coucou Denis,
petit courrier partira demain matin avec vent du large sur dos de muette rieuse sous cap ;-)

à tout bientôt...

Anonyme a dit…

Pourquoi j'aime ce poème Denis :

Première version :

Les mots sont nos tombeaux
Plus ils sont vastes
Plus on est seuls face à l'écho
J'aime l'écriture en bandelettes
bien serrées autour de la douleur
et ce moment dangereux où le lecteur
parfois si maladroit
les enlève, en déroule les circonvolutions souvent
pour voir si la plaie a mûri ou guéri.

Avec mon amitié très affectueuse
Mth

A suivre...

Anonyme a dit…

Denis, je trouve ton poème merveilleusement beau. Tu l'a travaillé en caisse de résonnance. La douleur que tu ressens ne pars plus en s'évaporant elle s'initie dans une caisse de résonnance comme un instrument, un violon. Merci de tes mots.
Au salon du livre à la Rochelle j'ai rencontré le Professeur Lamy enseignant en écosystèmes, j'ai pensé à toi, tu aurais certainement aimé discuter avec lui j'ai fait un petit reportage sur mon blog si ça t'interresse.
Je t'embrasse Denis, je fais mon tour sur tes posts.

Anonyme a dit…

Salut à toi, Bruno, je me balade de temps en temps sur ton blog, je m'y sens happé par du vrai vivant.
Amicalement.

Camille, toi qui aimes te promener à Paris, sais-tu qu'il y a des années de cela, on trouvait Place de la Réunion un bistro associatif qui s'appelait "La Mouette Rieuse" dans lequel brassait tout un monde d'artistes ?
En attendant de te lire, bisous à toi.

Marie-Thé, ton amitié très affectueuse me touche beaucoup et malgré que je soit très discret ces temps-ci, je pense souvent à cette journée de partage à Vénissieux à laquelle j'aimerais tant donner une suite... Autour d'un bon plat?
Je suis heureux que ce poème-cri du coeur t'ai touchée. Il est blessure murie, comme tu le dis si bien avec une image forte.
Très amicalement à toi.

Merci, Claude, pour les mots que tu as déposés. Cette comparaison douleur-musique en résonnance dans un violon m'interpelle et me séduit.
Je t'embresse aussi amicalement.

Anonyme a dit…

Salut

je mets dans mes liens car plus je lis plus j'aime

a+

Anonyme a dit…

Plaisir de me regonfler à tes mots, Hombre ... Je suis toujours à la recherche de l' Apocalypse mais entre temps, j' ai plaisir à retrouver tes poésies et pièces de théâtre ...
Dis donc, ta voiture n' a pas envie de bifurquer du côté de chez moi ... Ce serait l' occasion de pouvoir toucher et offrir une nouvelle demeure à tes écrits ... ( j' avoue que j' aimerais les toucher du bout des doigts et du profond des yeux et de l' âme)
Moi aussi, j' ai envie de te dire Je t' Aime Hombre, un Je T' Aime libre en profonde amitié sur fond de Winehouse ... ( je découvre et j' aime cet univers musical )