Et puis les mots plus ou moins équivoques au cours des discours officiels, cette impression que ce Festival "dévore" les subventions qui pourraient se répartir ailleurs et autrement, pour d'autres manifestations... ça laisse un sentiment de fin de quelque chose...
De toute façon, il faut dire que ce Festival populaire manque souvent d'une dimension "militante" dans sa programmation. On y aime le théâtre ludique et émotionnel, l'approche des problêmes de la marche du monde effraie un peu.
Samedi soir, scandale, une troupe joue "La demande d'emploi" de Michel Vinaver. Une famille vit le drame du chomage. Personne n'écoute personne, entrelas de monologues qui se perdent dans le vide. Mal mise en scène, avec des acteurs non impliqués dans la réalité de leurs personnages, cette pièce a pris son monde à rebrousse-plaisir. Bien sûr, tous les défauts que j'ai dit, mais qui a vraiment envie d'un théâtre du désespoir et du vide existentiel? Peut-être pas le public de Châtillon et encore moins les "Auteurs Académiques" qui sont l'âme de cette manifestation. Car à Châtillon, il y a une Académie d'auteurs dont on peut se demander parfois ce qu'elle défend quand elle oublie de se moquer d'elle-même... Cette année, il manquait une bonne moitié de ces sommités et, à la rigueur, cela a supprimé des tensions palpables entre elles d'habitude.
Un spectacle a su faire l'unanimité : "Eloge du père qui m'assassina" de et par Luc Girerd.
Luc écrit extrèmement bien, maitrise une mise-en-scène d'horloger et ne vous lâche pas une seconde dans son personnage de garçon fracassé par un père désepérant d'égoïsme et de mépris des autres.
Du grand oeuvre, du théâtre de tripes.
On trouve en librairie la version roman de ce texte et d'autres écrits tout aussi passionnants. Luc Girerd. Si vous croisez, faites-vous plaisir, rentrez dans de l'écrit d'homme .
Cette année, vu la légereté dans la programmation (pas d'ateliers, peu de lectures), j'ai profité d'un vide énorme dans la journée de vendredi pour faire une manifestation "OFF" du Festival. C'était la deuxième fois que cela arrivait, la première ayant été l'oeuvre il y a quelques années de Alain Gras.
Vendredi, donc, rien de prévu avant 17 heures! Je propose donc aux organisateurs une lecture d'un de mes textes. Ca tombe bien, Chantal, une amie avec qui j'ai déjà travaillé, est demandeuse de lectures. 15 heures, donc, salle Lully, on dit "Comme un goût de cendre au réveil". Une vingtaine de personnes, déjà pas mal vu l'improvisation de la chose. Mais quelle écoute ! Et surtout, quelle ouverture pour cette écriture visionnaire!
Un groupe de jeunes étudiants qui ont écrit, une première cette année, une critique sur chaque spectacle, ont beaucoup apprécié ce conte poétique et ont écrit un article enthousiate. Quel bonheur pour un auteur-vermisseau!
Cette année, j'ai passé plus de temps auprès de mon présentoir de livres. En l'amicale compagnie des animatrices de la Librairie, hélas moins fréquentée. Françoise, Hélène, Marie-Paule, Claudy, toujours gentilles et attentives.
Un "petit" Festival, en somme, avec un gros nuage gris sur la tête, ce sera ce qui me restera de ces quatre jours remplis cependant de beaux moments et qui m'ont permis de tisser de nouveaux liens.
A l'année prochaine, j'espère vivement !












1 commentaire:
J' aime cette image de ton magasin ambulant qui te suit envers et contre tout ;-)
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