mercredi, juillet 23, 2008

poussière (8)

,
,
« Un homme blessé dans son humanitude est un homme mort.
Je suis un homme mort.
J'ai passé ma vie à mourir de détresse.
De désespoir.
,
Cette dimension de conscience qui demeure en germe dans chaque grain de matière et se tricote intimement aux autres paramètres de l'Univers, fleurit en ondes rayonnantes dans le Vivant. Pour qui sait l'entendre, la symphonie de la conscience universelle jaillit en notes lumineuses, en gerbes colorées, en dégoulinades fraiches, en brumisations vivifiantes, dans le moindre balbutiement de germination. Une musique patiente, forte et sereine, irradie des êtres les plus simples aux plus complexes. Il ne se constitue pas une amibe, un fragile brin d'herbe, un frêle insecte, une vibrillonnante libellule, il ne se développe pas une colonie de lichen, un banc de plancton, une irisation de cellules primaires, un filet gluant d'algues, il n'éclot pas un spore, une poussière de pollen, une trace subtile et envoutante de phéromone, sans que s'étoffe, se densifie, s'illumine, s'affine, l'or de la conscience.
,
Des osmoses nées d'interdépendances entre espèces aux jeux sanglants qui découlent des besoins alimentaires, de reproduction et d'envergure de l'espace vital propre à chacune d'elle, de la disparition à tout jamais de branches trop lourdes de l'arbre de vie à l'épanouissement enfin libéré de rameaux jusque-là privés des bienfaits des rayons du soleil, toute l'aventure de la matière vivifiée conduit à l'éruption d'un état lumineux de la conscience. Lumineux et serein, et fécond, et généreux, jusque dans la dent du loup et le venin du serpent.
,
Parce que Conscience se conjugue avec Innocence.
,
Jusqu'à ce que... ».
,
,

D.M.
Texte déposé à SACD/SCALA.

,
,

Aucun commentaire: