Les ai-je bien vécues,
Ces heures fugitives,
Les yeux exorbités,
Éblouis de lumières,
Les deux mains partagées
Entre prendre et donner ?
Les ai-je bien senties
Ces minutes légères,
Les pieds dans le béton
Ou l’asphalte des rues,
Le nez toujours empli
Des odeurs délétères ?
Les ai-je bien aimées
Ces secondes précieuses,
L’esprit dans des scandales
Dont je n’ai rien à faire,
La tête remuée
Du frisson des Chimères ?
Ai-je donc laissé passer
Sans les sentir jamais
Le goût de l’éternel,
Le parfum des instants ?
Entendrai-je jamais,
La tête dans le vent,
Planer les Angélus
Et les vivrai-je enfin ?
J'ai vécu mes jeunes années dans une famille catholique pratiquante et je fus même "enfant de chœur". Parti travailler dans la Capitale à vingt ans, j'y arrivais avec mon cerveau "formaté", bien sûr. Et cela se ressent dans mes mots d'alors. Mais, à me frotter au quotidien du "Monde du travail" et d'une vie très peu savoureuse, et même douloureuse, hélas, j'ai fini par ouvrir enfin les yeux sur la réalité d'une Société Humaine à construire de nos propres mains et à dire de nos propres mots. Aussi durs ou aussi lumineux dussent-ils être.
Texte et Illustrations-Photos D.M. alias Hombre de Nada 1974-2022
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