Elle ne savait pas
La petite Caroline
Qu’on n’a pas le droit
De se faire des copines
Quand son père, jadis
A fait de la prison
Et quand pas un radis
Ne rentre à la maison.
Pour avoir essayé
De rentrer dans la ronde
Elle fut lapidée
Et n’est plus de ce Monde.
Caroline, petite fille
Qui mourut innocente
Je te déclare victime
De la connerie des gens.
Toute fraiche-éclose
Le jour de ses quinze ans
La belle Marie-Rose
S’est offert un amant.
C’eut pu être pour elle
Le Grand Jour de sa Vie
N’être enfin plus pucelle
Avoir droit à l’Envie
Mais le fusil du père
Fit feu sur la chienlit,
Tu es à droite du Père,
J’espère, au Paradis.
Marie-Rose en folie
Qui mourut en jouissant
Je te déclare victime
De la connerie des gens.
Parce qu’on collait sur elle
D’odieuses calomnies
Qu’on la disait cruelle
Avec ses deux petits
Parce qu’on la méprisait
En la montrant du doigt
Parce qu’on lui refusait
Une place sous un toit
La fille-mère est morte
Avec ses deux enfants.
Que Bon-Dieu les emporte
Chez les Saints-Innocents.
Fille-Mère et tes fils
Qui mourûtes en pleurant
Je vous déclare victimes
De la connerie des gens.
Dans sa petite loge
Toute noire et crasseuse
Au rythme de l’horloge
À la voix caverneuse
Émilie la sorcière
Aux yeux glauques et pourris
N’est qu’une brave Grand-Mère
Comme tans d’autres à Paris.
Pour l’avoir oubliée
Dans son noir profond
Vous avez mérité
D’être dans ma chanson.
Pauvre vieille Émilie
Qui mourut sans parents
Je te déclare victime
De la connerie des gens.
Texte et Illustrations-Photos D.M. alias Hombre de Nada 1974-2022.
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